Mot de clôture du projet Géopoétique

Par Céline Le Merlus, Commissaire à la Galerie d’art Stewart Hall

Géopoétique fut un projet d’envergure qui va marquer pour longtemps la communauté par la dimension de son succès à tous les niveaux. Ce succès, nous le devons à la participation de tous, citoyens, amis, collègues, visiteurs, artistes, et j’aimerais partager avec vous les clés de ce succès.

Il y a deux ans, le directeur général de la Ville de Pointe-Claire, M. Weemaes, nous a demandé de développer un projet ambitieux pour célébrer le 150e anniversaire du Canada à Stewart Hall.

L’idée qui s’est imposée dès le départ était de non pas réfléchir au Canada entre nous puis de transmettre notre vision au public mais plutôt de travailler avec la communauté pour construire ensemble et transmettre une vision collective de notre pays.

La première étape, qui fut déterminante pour la suite, a été – il y a un an exactement – d’ouvrir une table de discussion et de concevoir des ateliers de brassage d’idées ouverts à tous les membres de la communauté pour réfléchir ensemble à « qu’est-ce qui nous rend fiers d’être canadien ? ».

La seconde étape consistait, à partir d’une série de mots clés issus de ces rencontres et discussions avec les citoyens, à construire le projet. Nous avons alors confié ce mandat à Kasia Basta, commissaire des expositions, lui demandant de sélectionner des artistes dont les propositions elles-mêmes allaient permettre aux différents publics d’avoir une part active dans la réalisation du projet.

La plupart des œuvres qui ont été présentées n’auraient pu exister sans cette participation et les rares qui le sont ont servi de support à des activités de création et de réflexion sur cette idée canadienne du vivre ensemble, qu’est-ce qui nous unit dans notre pays. Je vous donne un exemple concret mais si marquant : à l’extérieur, dans le parc, l’œuvre de Nicole Dextras résume l’idée des célébrations juste par son nom: Heritage – qu’est-ce qu’on hérite de ces 150 ans du Canada, qui fait ce que nous sommes aujourd’hui, et qu’est-ce que l’on veut transmettre aux générations futures. Le bois qui forme les lettres est découpé au laser et reconstitue le réseau des lacs et rivière qui parcourt le Canada de Terre-Neuve à l’île de Vancouver. Un réseau qui a fait notre histoire. De plus, chaque lettre est une lanterne qui s’éclaire à la nuit tombée, c’est la lumière de l’avenir, la chaleur que l’on souhaite transmettre dans notre avenir commun.

À partir de l’œuvre de Nicole Dextras 600 enfants ont fabriqués 150 lanternes qui étaient toutes différentes mais qui toutes représentaient le Canada. Et quand on parle d’un projet réalisé avec et pour la communauté, ce sont 10 000 visiteurs qui sont venus cet été donc 4 fois plus que d’habitude, et parmi eux près de 3 500 personnes ont participé de façon active au projet.

En premier lieu merci aux gens qui ont cru en ce projet, en particulier à la communauté, à Patrimoine Canada, à la Ville de Pointe-Claire et à toute l’équipe de Stewart Hall. C’est un privilège d’avoir pu organiser ce projet ici : un lieu d’exception pour un projet d’exception. C’est la première fois que nous avons réalisé une exposition dans le parc comme ceci et ce qui est incroyable, c’est que cette idée de partage et d’événement rassembleur à la base du projet s’est répercuté même au sein des équipes par des collaborations soutenues entre départements : travaux publics, horticulture, communications… un très très grand merci à toutes les équipes de la ville pour leur formidable collaboration.

Pour conclure, ce que l’on retient de ce projet, bien sûr nous avons quelques legs physiques, tel l’œuvre d’art d’André Dubois, conçue pour rester de façon permanente dans le parc, mais surtout un legs humain important : le partage de nos idées, l’ouverture, le respect, la fierté de disposer d’un lieu public comme Stewart Hall qui appartient à tous, la transmission d’une histoire collective, la fierté d’être Pointe-Clairais, la fierté d’être canadien.